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 Quand tes certitudes ne sont qu'illusions...

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AuteurMessage
Erika Keysie
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Erika Keysie


Messages : 110
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Quand tes certitudes ne sont qu'illusions... - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: Quand tes certitudes ne sont qu'illusions...   Quand tes certitudes ne sont qu'illusions... - Page 4 EmptySam 18 Juin - 1:14

J'étais plongée dans une sorte de transe. Je ne comprends pas comment cela a pu m'arriver, mais le fait était là, j'étais dans un autre monde. Le silence de la pièce, seulement troublé par les crépitements du feu, avait absorbé ma conscience.

J'étais dans un endroit paisible. Je ne pensais rien. J'attendais juste. C'était comme se perdre dans une contemplation, lorsque vous attendez votre train, à la gare, et que vous êtes vraiment en avance. Vous regardez devant vous, et le monde autour s'efface peu à peu, les bruits diminuent, et l'extérieur ne peut plus vous atteindre.

J'étais là. Le temps s'était suspendu, je n'en avais plus vraiment conscience. J'étais perdue dans mes pensées alors même que je ne pensais pas, ou alors, ne m'en souviens-je pas. C'était agréable. Parce qu'il n'y avait plus rien. Plus de peur, plus d'angoisse, plus de haine, plus de confusion, plus rien. Le calme plat. Le néant.

J'attendais. Quoi ? Aucune idée. Probablement qu'il me réponde, qu'il me dise quoi faire. J'attendais juste. Et ça ne me dérangeait pas d'attendre qu'on me dise quoi faire. C'était même plutôt agréable. Je n'étais responsable de plus rien, on prendrait les décisions pour moi. C'était reposant, tout de même. Après tant d'années à devoir constamment choisir entre telle ou telle option, j'étais libre de ne plus en choisir aucune et de laisser faire quelqu'un d'autre. Vivre ou mourir ? Ça ne dépendait désormais plus de moi, et d'un côté, c'était presque rassurant. Certains trouvaient rassurant d'avoir un Dieu pour les juger, donc ça ne semblait pas si incongru.

Une pensée vint alors briser ma quiétude. Une simple question : "Pourquoi ?". Pourquoi avait-il décidé de m'enlever ? Je veux dire, je savais que c'était un homme riche qui me réclamait - même s'il tardait à réclamer ma personne. Cela voulait-il dire qu'il avait besoin d'argent ? Beaucoup d'argent, si j'en jugeais par la façon dont il souhaitait l'obtenir. L'illégalité rapporte beaucoup, surtout qu'elle n'est pas taxée.

Je ne pouvais pas proposer de payer plus pour sauver ma vie, ma famille n'étant que modeste. Je me demandais tout de même ce qui le motivait à vouloir tant d'argent, vu qu'il ne semblait pas faire ça pour s'enrichir et aller vivre dans un château au fin fond de la Pennsylvanie.

Je me souvenais de la photo que j'avais brisée, lors de ma première tentative d'évasion. Il y avait une petite fille dessus. Peut-être était-ce sa fille ? Peut-être qu'il voulait qu'elle aille dans une grande école, comme mon père l'aurait voulu pour moi ? Il devait forcément avoir ses raisons, même si je les ignorais. Lui-même avait dit ne trouver aucun plaisir à ce qu'il faisait.


-Si vous n’en voulez pas, ne vous forcez pas. C’était juste pour que vous puissiez vous réchauffer.

Pour tout dire, son thé manquait de sucre. J'étais une Louisianaise pure souche. Je ne buvais que le thé glacé sucré. Cette façon de boire le thé - chaud et nature - semblait typiquement britannique. Je détestais ça. Je posai donc la tasse sur la table. Et attendis de nouveau.

Je craignais de demander quelque chose, alors le mieux était juste d'attendre qu'il me dise ce qu'il voulait que je fasse. Ainsi, je ne ferais aucune erreur qui justifierait un accès de violence de sa part.

Étonnamment, j'avais cessé de trembler. J'étais comme résignée. Mon attente n'était plus angoissée, elle s'apparentait d'avantage à celle que j'avais expérimenté quelques minutes plus tôt. Une attente dénuée de tout.
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